Mon premier Bikini

Récit de Tomas Meier

J'ai créé mon premier Bikini en 1987. A l'époque, j'étais styliste pour la ligne de prêt-à-porter de Hermès, et le Bikini était un des articles de la première collection d’été que je réalisais pour cette Maison. A la vérité, je n’avais pas prêté trop attention a la question, mais créer un Bikini s'avéra une opération très difficile et une expérience fort intéressante : j'aimais imaginer des modèles car j'appréciais les contraintes qu'implique la mise au point de cette pièce si singulière de l'habillement. J'avais bientôt bien plus d'idées qu’il n'y avait de mannequins sur le podium d'un défilé de mode. J’ai lancé, quelques années plus tard, ma propre ligne de maillots de bain et je n'ai pas cessé depuis lors de m'y consacrer. Pour moi, un bikini est le résultat d'une collaboration audacieuse entre un styliste et une femme. Quand ça marche, l'expérience est grisante. Dans le cas inverse, l'échec est évident. La taille exigüe du vêtement constitue un défi, pour ma cliente comme pour moi. Néanmoins, je suis bien conscient que c’est elle qui s'expose au soleil avec environ soixante-dix centimètres de tissu sur la peau. Aussi, l'un comme l'autre, nous ne pouvons-nous tromper et notre marge de manœuvre est très réduite. Il y a ensuite la fonction que remplit le maillot de bain, et cette question ne dépend en réalité que du styliste : un Bikini doit tenir au corps, rester en place et pouvoir être utilisé tant pour la natation que pour les bains de soleil. J’ajouterais à cela mes propres exigences : il doit présenter un aspect naturel ; il doit être agréable à porter, être léger: lorsqu'on l'enlève, il ne doit pas laissez de vilaines marques sur la peau. Créer un Bikini est une tâche qui ne s'avère, à la longue, jamais ennuyeuse, car les tissus ne cessent d’évoluer. Les modèles que portaient ma mère et ses amies, au cours des années 1960, étaient faits de toile tissée avec des bords en élastique et des agrafes tenant lieu d'attaches. Puis vint le LYCRA®, et pendant les années 1970 les maillots de bain, généralement en jersey, devinrent plus doux, plus naturels. Dans les années 1980, il est devenu un vêtement très rigide : c`était l'époque des culottes montantes et des hauts avec bonnets en mousse. Je déteste cette allure rigide mais la conception d'un Bikini est tributaire de facteurs techniques. Aussi l’apparition de nouveaux tissus ouvre-t-elle de nouvelles possibilités. Bien entendu, certaines choses ne changent pas : l’harmonie reste toujours un élément fondamental. Les lignes du Bikini doivent prendre le bon chemin, de façon à obtenir, pour le maillot comme pour le corps, la bonne mesure et l’agencement des coutures doit répondre à des facteurs techniques et esthétiques. De fait, je dessine toujours des culottes de petite dimension : j'estime qu'elles mettent davantage le corps en valeur. Et, à mon avis, la couleur d'un Bikini dépend moins des tendances de la mode que de la complexion de la peau et de l’intensité du soleil. J'aime les couleurs neutres : le ciment, la pierre, les tons de la peau, le noir. Je considère qu’un Bikini brun foncé représente le comble du chic. A l'inverse, un Bikini blanc est la chose la plus difficile à porter, mais peut être d'une beauté saisissante si l’effet est réussi. Cependant, un Bikini de couleur pierre qui paraît joli à Amagansett (Long Island) manquera d'éclat dans les Caraïbes ou Ia Bonne teinte sera un rose pastel. Seule la femme qui porte le vêtement peut décider de telles choses, et c'est là un des éléments de la collaboration qui s'établit entre le styliste et elle. Elle se fie à moi pour concevoir un Bikini qui produise l'effet voulu, et je souhaite qu'elle soit suffisamment à l’aise dans le modèle que je crée pour avoir envie de le porter. Un Bikini ne ressemble à rien d'autre que l'on puisse trouver sur un cintre.

Tomas Meier

Modèles proposé par Sealinea

Bikini brésilien tanga demi-fesse violet bleu taupe "Janeiro"

Maillot de bain push up tanga hippie vert rose et orange "Janeiro"

Bikini push up tanga brésilien bleu blanc "Janeiro"